Débuter un élevage de baudets du Poitou, pure race ou croisé, n’est pas forcement évident. Je donne ici quelques conseils que je pratique.
Pour débuter un élevage, il vaut mieux commencer par une ânesse croisée, inscrite au livre B, pour plusieurs raisons :
A partir d’un livre 0 :
il faut compter environ 25 ans pour arriver à une livre A pure. De fait, à partir de la 7ème génération, les ânesses sont considérées comme appartenant au livre A.
Le baudet du Poitou n’aime pas la solitude, c’est un animal grégaire qui a besoin d’une autre présence.
Idéalement, une autre ânesse ou un baudet stérilisé (pas forcément de la même race).
Dans les meilleures conditions, la règle tacite de un hectare par animal est appliquée. Néanmoins, on peut diminuer légèrement la surface en augmentant les apports en nourriture.
L’âne du Poitou craignant l’humidité et le vent froid, il a donc besoin d’un abri. De plus, c’est obligatoire pour les mises bas. L’abri idéal est ouvert sur un côté et orienté de façon à être à l’abri des vents dominants.
Le baudet du Poitou est un herbivore, son occupation principale est de se nourrir et sa plus grande source de nourriture provient des pâtures. Toutefois, les jeunes, les ânesses gestantes et les jeunes post sevrage ont des besoins plus importants et il est nécessaire de complémenter le bol alimentaire par du foin de qualité, des oligoéléments et des minéraux.
L’apport alimentaire du baudet du Poitou doit être moins riche que pour un cheval. Il est aussi important de savoir que suralimenter une ânesse comporte de grands risques parmi lesquels : les fourbures, les non gestations, obésité, voir la possibilité de troubles ostéo-articulaires.
Voici une liste d’éléments obligatoires dans la vie des baudets :
Dans le cas ou une ânesse nourrie ne grossit pas, il faut envisager des problèmes de parasites intestinaux ou de dentition.
Actuellement, il existe un Plan d’Accouplement pour les baudets du Poitou. C’est un document conseillant fortement les “mariages” à réaliser entre les mâles et les femelles.
Une rotation du choix de la famille du mâle tous les trois ans est conseillé afin d’éviter la consanguinité. Il y a 6 familles de baudets et 6 familles d’ânesses.
En faisant tourner le cercle des femelles par rapport à celui des mâles tous les 3 ans, toutes les familles des femelles rencontrent toutes les familles des mâles.
Les animaux d’une même famille ne se croiseront qu’au bout de 21 ans.
Le raisonnement des accouplements est à la fois un moyen de maintenir la variabilité génétique et d’améliorer la race.
Sur environ 100 femelles gestantes, on arrive à plus de 50 % de jeunes nés, ce qui implique un fort taux d’avortement spontanés (pour des animaux élevés dans de bonnes conditions).
En fonction des conditions météorologiques, deux cas seront évoqués :
Dans les deux cas, une surveillance très précise est indispensable. Il serait dommage de perdre un petit dont la naissance est attendue 12 mois minimum (durée de gestation d’une ânesse). Après la mise bas, il est important de vérifier que le placenta est sorti entièrement, pour éviter tout risque d’infection
Les cas de jumeaux sont fréquents lors de la conception. S’ils sont détectés par échographie, les vétérinaires n’en gardent qu’un. Il est à noter qu’aucun cas de jumeau livre A viable n’a été recensé à ce jour.
Cas : non rupture de la poche amniotique : Il arrive parfois que cette enveloppe ne se déchire pas naturellement ou que la mère, trop fatiguée, ne le fasse pas assez rapidement. Afin d’empêcher le décès du fedon par étouffement, la main de l’homme doit intervenir rapidement et déchirer la poche afin que le petit puisse respirer.